1ère partie
Les cendres, les flammes, les armes brisées et les corps meurtris emplissaient désormais l'immense plaine devenu champ de bataille, réunissant les plus puissants vampires et lycanthropes de la planète.
On ne pouvait savoir si c'était la fumée ou la brume de cette nuit mouvementée qui avait appaisé les lieux, mais le silence régnait. Un silence intense, presque mortel. Nyctos, le vieux chef lycan des Divine Hunters se relevait, il venait de cicatriser avec sa magie une entaille qui lui traversait en diagonale le torse. Depuis que cette guerre des titans avait commencé, il n'avait connu que quelques instant de paix et de repos. Nombre des siens avaient désormais rejoint ses ancêtres parmi les étoiles. Les derniers survivants de son clan étaient à ses cotés, en train de soigner leurs blesser, et de se remettre de leurs traumatismes dûs à l'assaut brutal qu'ils venaient de lancer. En voyant les siens, si usés, si blessés et proches de la mort, son regard se troubla, fronçant ses sourcils grisés de vieux loup. On put alors lire comme une lueur dans ses yeux, comme s'il venait d'y voir la plus grande chose que la vie ait pu lui avoir donné. Voir les siens, unis devant l'adversité et la douleur de pertes amies le réconforta, et lui emplit le coeur de courage.
Il se tourna alors vers les derniers vampires qui étaient toujours là, au loin, sur la sommet de leur colline, leurs armures luisant sous les flammes et la clarté de la pleine lune. Ils étaient encore bien nombreux et ne semblaient ne ressentir aucune crainte de la mort.
Dans son esprit Nyctos pensa qu'il devait en finir, il était temps pour lui de donner tout ce qu'il pouvait pour protéger une bonne fois pour toute ses frères et soeurs de cette malédiction.
Il se tourna alors vers eux, les regardant chacun d'un air amical et attentif. Ils sentirent alors que leur chef avait décidé de son sort, et que nul ne pouvait lui en empêcher, et comprirent que c'était peut être la dernière fois qu'ils allaient le voir en vie.
Certains commencèrent même à lacher leur tristesse, mais le sourir serein de leur vaillant chef leur redonna courage. Ce sourir du vieux sage qu'ils n'oublieront jamais, et qui leur apportera toujours réconfort lorsqu'ils penseront à lui en traversant des jours sombres.
Il leur dit alors: « Je ne vous oublierais jamais. Quoi que vous fassiez, quoi qu'il vous arrive, rappelez vous qu'il y aura toujours quelqu'un qui pensera à vous. N'oubliez jamais cela, vous ne serez jamais seul. Ensemble, tous né sous la même étoile. Que les étoiles vous gardent, à tout jamais...» Il leva alors les yeux vers la pleine lune qui les surplombait. Puis il leur sourit une dernière fois, et se tourna lentement vers les ennemis qui se tenaient toujours sur la petite colline à quelques pas d'ici, et qui l'attendaient, comme pour lui ouvrir la porte vers les enfers.
Lentement, il dégaina sa longue épée ancestrale, et accrocha fermemant à la bandoulière de son dos le bâton ancien qu'il ne quitterait jamais, celui qui l'accompagna durant toute sa vie de lycan.
Il fit un pas, puis un autre, le point bien serré sur le manche de son arme, le regard solennel, il continua à avancer pas à pas vers l'ennemi. Sa démarche fut de plus en plus rapide, il en arriva alors à courir vers ses adeversaires, sûr de lui, ne pensant qu'à protéger les autres lycans, il leva alors son arme, la tenant fermemant à deux mains, le poing ferme, la course ravageuse, il gonfla son poitraille en prenant une grande bouffée d'aire, et poussa son hurlement à la lune. Au loin ses frères firent de même, ce qui le motiva dans ses convictions. Il n'était plus qu'à quelques mètres des premiers vampires, quand il lança alors son arme qui vint se heurter à une autre, son ultime combat venait de s'engage. Il frappait contre les armes de chacun des vampires qui l'entouraient, en éventra un premier, puis tallonna l'autre d'un revers du pied, découpa la joue du troisième. Les armes vibraient sous la lune, tel un balais macabre de vieux fantômes immortels. Le lycan ne perdait pas courage, il réussit à éloigner et blesser plus d'un de ses adversaires, parfois goûtant amèrement une lame qui arrivait à se fofiler à travers sa garde, se plantant tel une morsure dans la chair de son corps. Il continuait pourtant à avancer, repoussant les coups, et donnant de sévères attaques à ceux qui se trouvaient face à lui.
Son regard s'attarda alors au loin, bien après les guerriers qui lui faisaient face, là il découvrit avec stupeur une immense armure sombre et ténébreuse, couvert d'une longue cape rouge qui volait au vent. Le profil noir du noble vampire cachait le visage gracieux de la mère pleine lune, Nyctos ne pouvait voir le visage du guerrier qui restait à contempler les vampires qui se battaient pour défendre leur juste cause. Pourtant il reconnu à l'allure le sombre maitre qu'il croyait pourtant mort et éteint à jamais. Il fut un temps ou ce vampire était autre que ce maléfique sorcier de l'ombre, en ces siècles reculés où vampires et lycans pouvaient encore vivre en harmonie. Le vieux lycans fronça alors les sourcils et sortit les crocs. Son grognement devint comme sauvage, on ne pouvait plus réellement lire de l'humanité dans cet homme devenu loup tellement sa haine devenait envahissante, son torse gonfla, ses poiles s'étirèrent et sa carrure s'emplifia. Il grogna de plus bel, lacha son arme, hurlant tel un loup attiré par la faim, une faim qu'il avait contenu depuis nombre de temps et qui se devait d'être assouvie. Les vampires qui l'entouraient se retrouvèrent alors face à un immense loup au poiles gris, celui-ci qui ne semblant pas vraiment leur vouloir que du bien. Ils commencèrent à hésiter à l'approcher tellement la bête était devenue impressionnante. Le vieux Nyctos, pourtant déjà grand de nature, dépassait dès à présent les 4 mètres de hauteur. Choqués et impressionnés, les vampires devaient garder leur sang froid pour protéger leurs maitres qui siégaient sur la colline, il leur fallait affronter cette peur et ce cauchemar qui les menaçait. L'un d'entre eux s'élança alors sur la bête. Le monstre, bien plus rapide, lui prit alors le bras qui tenait son arme, paralysant de terreur le vampire, la force de l'animal le stupéfiant. Nyctos rapprocha alors son immense gueule et sorti ses immenses canines à quelques centimètres du vampire qui ne pouvait rien faire, si ce n'est lacher son arme tellement le poid de la patte qui le tenait lui faisait mal. L'immense loup lança alors son autre patte en arrière et en une fraction de seconde l'élança pour décapiter sa pauvre victime d'une main. La tête roula au sol tel un ballon pour enfant.
Il lança alors le reste du corps au sol, et regarda tous les vampires qui ne pouvaient qu'essayer de se regrouper en se protégeant avec leurs lances et leurs boucliers. Le grand lycan regarda alors son ennemi, le traitre parmi les plus maléfiques de tous les vampires, celui auquel il aurait pu avoir confience si celui ci n'avait pas dressé une armée contre lui et ceux de sa race. Un armée qui pouvait le protéger de tous les dangers, excepté peut être un lycan assoiffé par la haine.
L'énorme bête s'élança alors dans sa direction, repoussant d'une patte les trois vampires face à lui, les autres ne pouvant à peine l'approcher tellement il courait vite. Le grand vampire au sommet de sa colline, confient, dit alors à ses hommes d'un ton ferme: « Abattez moi ce monstre! Il ne mérite plus d'être de ce monde. » Alors que l'animal continuait sa charge, une garde d'élite de grands guerriers robuste se dressa contre lui, lui semant des coups dans le ventre, les pattes et le dos, afin de le ralentir comme ils pouvaient. Mais le monstre, même le corps en sang, ne s'arrêtait pas, tel un taureau dans l'arène que seul la mort et l'épuisement pouvaient stopper dans son combat déjà perdu d'avance.
Il ne lui restait qu'une dixaine de mêtre avant d'atteindre le sombre vampire qui ne bougeait pas de son sommet de mort. Les vampires qui voyaient leurs frères décoller à chaque coup de patte porté par l'animal, n'eurent alors comme solution de tous se jeter sur lui, tel un bouclier de chair, dans la seule intention de protéger leur maitre fondateur. Voyant le loup-garou s'approcher avec perspicacité, le dirigeant vampire eut soudain comme un goûte qui coulla le long de sa tempe, cela faisait des siècles qu'il n'avait plus ressenti cette sensation: la peur. Le gros gorille qui le chargeait était comme dans ses rêves oubliés, tel la mort qu'il avait toujours cru voir à sa porte, mais qui ne venait jamais. Il le contempla, impressionné de voir l'animal submergé par tous ces soldats qui lui tenaient bras et jambes pour qu'il s'arrête d'avancer, alors que lances et épées étaient plantée sdans son dos et dans son torse. Finallement le grand Nyctos s'écroula à genoux, l'épuisement et le poid des hommes avaient finallement pris le dessus sur tous ses efforts. Il ne lui restait pourtant plus que 5 mètres avant d'atteindre le Maitre vampire. Les coups de lames des soldats qui l'entouraient le mirent alors ko sur le sol, il eut un long gémissement une bête à qui on venait d'hôter tout espoir de rester en vie, et s'étala de tout son point en faisant trembler le sol. La tête plaqué contre la terre, son souffle était alors sacadé, les vampires le laissèrent alors et se reculèrent lentement. Leur maître mis un temps avant de se mettre à bouger, la peur l'avait comme pétrifié, pourtant c'était à lui d'achever le monstre. Avant de dégainer son arme, il sentit sa main qui tremblait. Regardant ses doigts temblotter, on compris que ce phénomène ne lui était plus arrivé depuis tant d'années, tellement son regard en était inquiet.
Nyctos reprit alors son apparence de vieux loup-garou, son corps rapetissa, et les armes plantés dans son corps s'extrèrent d'elles même. Il eut la sensation de la mort qui l'attendait. Réussissant à se remettre sur les genoux, en poussant sur ses bras blessés, il se mit en tailleur pour faire face à son assassin. Celui-ci venait à peine de dégainer lentement sa longue lame qui étincella sous les rayons de la lune. Nyctos marmonna alors comme des incantations que nul ne pouvait comprendre. Puis de sa sacoche attachée à sa ceinture, il sortit lentement un étui qu'il ouvrit, dévoilant alors un tantō, une lame qu'utilisaient certains nobles guerriers à l'occasion d'un rituel particulier, le seppuku.
Il regarda alors la lame, se rappelant du sages qui le lui avait offert durant l'un de ses multiples voyages à l'autre bout du monde, et lu les inscriptions en japonnais qu'il y avait marqué: « Les vrais héros sont ceux qui savent offrir leur coeur. »
En souriant, il murmura à lui même: « Si vous pouviez comprendre cela, soit disant guerriers. »
Le grand vampire s'approcha alors, les pas de son armure résonnant sur le sol. Son ombre cachant peu à peu l'herbe qui persistait encore à pousser sur le champ de bataille. Nyctos leva alors les yeux vers sa mère, la Lune, celle qui l'avait vu naître et devenir celui qu'il était. Une larme coula le long de sa joue. Une larme d'espoir, une larme de vie et de liberté. Une brise carressa alors son visage et le fit sourire. « Alice... » réussit-il à prononcer. Le vampire n'était plus qu'à deux pas de lui, levant déjà la lame en s'apprêtant à le décapiter.
Le lycan serra alors le tantō de ses deux mains, et pointa la lame en direction de son ventre. Il hurla alors à sa déesse le regard porté vers elle, et se planta d'un coup vif le tantō dans le poitraille. Avant même que les vampires ne puissent réagir, une lueur aussi blanche que les étoiles scintilla depuis la lame qu'il portait au ventre. Alors qu'il hurlait de douleur, celle-ci vibra à toute vitesse telle un fusée, et la lumière qui en sortait grandit de plus bel. C'est alors qu'en un centième de seconde une énorme boule de lumière gonfla tout autour de lui éblouissant les vampires. La lumière gonfla, gonfla, en poussant un sifflemant strident. Alors, on eut cru assister à une explosion de lumière, son rayon s'étalla sur des kilomètres, soufflant et détruisant tous les vampires qui la croisaient. Les lycans quant à eux, éblouis, tentèrent de se cacher les yeux, mais furent tous projetés au sol sans ne pouvoir rien faire.
L'explosion de lumière venait de mettre à terre toutes les formes vivantes qui l'entouraient.
Quelques minutes plus tard, les lycans pourtant assomés par le choc, retrouvèrent enfin leurs esprits. La pleine lune les surplombait encore, elle les avait gardé de leur sommeil, la légère brume du champ de bataille s'était alors apaisée, laissant la plaine reprendre son souffle de paix.Les lycans cherchèrent alors aux alentours, mais ne virent plus personne. Seuls restaient des débris d'armes brisées et d'arbres arrachés par la puissance de cette « bombe ».
Un doute les submergea tout de même, ils se lèverent, et courrurent en direction de leur chef. Celui-ci n'avait pas bougé de là où il se trouvait, flanqué sur le coté, une main tenant toujours la lame plantée dans le ventre. L'un d'entre eux se pencha pour voir s'il respirait, mais tous savaient d'avance ce qu'ils craignaient. Leur chef s'était donné la mort afin de les sauver, de les libérer de toutes ces horreurs. Il allait rejoindre ses frères parmi ses ancêtres, enfin débarassé de toute cette souffrance.
Lentement les derniers lycans suvivants apportèrent des feuillages et des branches robustes, qu'ils assemblèrent afin de concevoir une civière pour ramener leur défunt frère à leur repaire, et préparer ses funérailles.
Ils le placèrent alors sur la civière, et posèrent délicatement son bâton magique entre les mains, celui-ci ne le quittera jamais, même dans la mort, ils feront toujours route ensemble. On aurait dit que le vieux lycan était serein, ses blessures ne se voyaient déjà plus, la vie l'avait pourtant quitté, mais son visage semblait encore porter le sourir d'un loup heureux.
Il fut alors porté par les siens, ceux-ci se mirent à chanter en son hommage un chant que nombre de personnes avait cru perdre à jamais: « Hom Hom Hom... » Le son se répercuta à travers les bois, plaines et montagne, le chant des chasseurs de la lune, le clan où tout avait commencé pour Nyctos.
C'était la fin d'un chef, la fin d'un héros, la fin d'une légende de Monsters game.
Sans doute l'un des plus ancien lycan venait de quitter ce monde, sous la clareté de la grande pleine Lune, sa mère fondatrice.